Choix du premier ministre

çà y est! Jean Marie Doré a été choisi comme premier ministre de transition en Guinée après de longues discussions entre le chef de l'Etat, le président par intérim et le médiateur Blaise Compaoré hier mardi
. Pendant que le mouvement social guinéen confirmait la candidature de Hadja Rabiatou Sera Diallo à Conakry,les trois hommes choisissaient à Ouagadougou le secrétaire général de l'Union pour le Progrès de la Guinée.Mr Doré a été donc préféré à la syndicaliste Rabiatou Sera Diallo. Cependant, la secrétaire générale de la CNTG a été retenue comme premier vice-premier ministre tout comme le ministre de la sécurité le général Mamadouba Toto Camara deuxième vice-premier ministre. Ainsi,après le choix à Ouaga,le ministre de la Défense le général Sékouba Konaté est rentré hier soir à Conakry. Le président par intérim est venu s'attaquer aux dossiers les plus urgents du pays,notamment la confirmation de Jean Marie Doré comme chef du gouvernement de transition et la mise en place de cedit gouvernement. En face de lui,une pénurie de carburants due au retard accusé par le bateau de ravitaillement,alors qu'une hausse des prix des produits pétroliers est attendue selon le ministre du commerce. Le colonel Mamadou Korka Diallo a récemment déclaré qu'une augmentation des prix des carburants en Guinée est inévitable. Une hausse qui affectera automatiquement tous les prix des autres produits surtout ceux des denrées de première nécessité a-t-ajouté. Autant de crises qui méritent de remède en cette période d'impasse politique sans précédent.
Dans l'attente alors du gouvernement de transition,l'opinion nationale renoue avec l'espoir,la première fois depuis les évenements du 28 septembre dernier.
Ibrahima Bantanko |

7 déc. 2009

Grandes révélation sur le Coup d'Etat en Guinée

Après le coup contre Moussa Dadis Camara, les grandes manœuvres sont en cours pour la récupération du pouvoir d'Etat en Guinée. Dans ce jeu d'ombre, se distingue nettement la silhouette de la France.

Le capitaine Moussa Dadis Camara, qui a pris les rênes de la Guinée en noël 2008, est certainement né sous une bonne étoile. La rafale de mitraillette AK 47 que son aide de camp, le lieutenant-médecin Aboubakar Sidiki Diakité dit Toumba, a tiré sur lui le 3 décembre, a certes ôté la vie à sept de ses gardes du corps, mais ne l'a que blessé. Selon nos informations, une balle l'a effleuré au niveau de l'arcade sourcilière droite, entraînant un choc traumatique et une perte de connaissance. Le contact de la balle de 7 mm avec son arcade sourcilière a laissé quelques débris métalliques, que les médecins marocains de l'hôpital militaire Mohamed 5 de Rabat ont retiré au cours d'une opération qui a duré moins d'une heure. Dadis a comme voisin de palier son adjoint, le général Mamadouba Camara dit «Toto », le numéro deux de la junte guinéenne. Les numéros Un et Deux étant manifestement dans l'incapacité temporaire de gouverner, à qui échoira le fauteuil présidentiel en Guinée ? Et c'est là que les grandes manœuvres ont commencé.

L'opposition civile s'est persuadée qu'il n'y aurait pas occasion plus propice pour reprendre la main dans le processus de transition. L'enjeu est simple : neutraliser Dadis et le remplacer par un militaire plus souple, plus accommodant, qui leur ferait la part belle en organisant une nouvelle transition, avec un Cndd reformaté pour être moins revêche. Pour cela, l'appui de la France s'avère nécessaire, voire vitale. C'est ainsi qu'avant-hier, samedi, au cours de la matinée, selon des sources bien informées, l'opposant Alpha Condé a été reçu en secret au Quai d'Orsay par le ministre Bernard Kouchner. Kouchner a demandé à l'opposant historique de tout mettre en œuvre pour créer une plateforme crédible de l'opposition guinéenne, qui pèche par son manque d'unité et de cohésion. Cette plateforme d'opposition servirait de tête de pont à la stratégie française de reprise en main du processus de transition en cours en Guinée. Les opposants auront pour rôle de conditionner l'armée et principalement le Cndd pour les convaincre que Moussa Dadis Camara est hors-course. Physiquement et politiquement. Et que la seule alternative, c'est que des « soldats patriotes » s'emparent du pouvoir pour évincer la junte ou, à tout le moins, des patriotes républicains au sein de la junte s'emparent des leviers de commande de l'Etat. La France de son côté s'engagerait, selon nos sources, à mettre une pression internationale maximale sur la junte et principalement sur Dadis et ses proches. Elle aurait promis à ses alliés de l'opposition, de mobiliser les pays de l'Union européenne ainsi que les Etats-Unis d'Amérique pour obtenir le départ définitif et irrévocable de Dadis de la tête de la Guinée en le maintenant dans son exil médical et positionner le général Sékouba Konaté, numéro trois de la junte, supposé plus proche des français, comme le nouvel homme fort du pays. L'objectif de tout cela est d'installer, enfin, à Conakry un régime qui, pour une fois, serait favorable à la France.

Alpha Condé : l'homme de la France

Le schéma dessiné à Paris a déjà commencé à se mettre en place. De bonnes sources, Alpha Condé a téléphoné aux autres opposants que sont François Lonseny Fall, Jean Marie Doré, Sidya Touré et Cellou Dallein Diallo pour les informer du soutien actif de Paris. Et leur demander de jouer leur partition. C'est pour cela que, hier sur les ondes de la chaîne de télé internationale francophone France 24, Cellou Dallein Diallo a lancé un appel fort « aux militaires patriotes ». Leur demandant clairement de tourner la page Dadis et de se doter de nouvelles autorités. Il s'agit clairement de rejeter la médiation de la Cedeao et de l'Union africaine, menée par Blaise Compaoré depuis octobre. Pour s'en remettre désormais au schéma français. Et c'est là que la boîte de pandore pourrait être ouverte. Moussa Dadis Camara n'a jamais été une bonne solution. Mais il semble que l'on veuille le remplacer par une solution pire. Malgré ses dérapages de débutant et ses frasques qui irritent la France, Dadis a un atout : l'armée est soudée autour de lui. Les différents clans d'officiers, la troupe minée par les rivalités ethniques, les milices qui pullulent, le reconnaissent tous pour chef. Cette armée guinéenne, dont tout le monde décrie l'indiscipline, l'insubordination, est soudée autour de Dadis Camara. Et la facilitation burkinabé comptait bien sur cet état de fait pour restructurer l'Armée guinéenne, l'une des plus turbulentes et des plus désorganisées d'Afrique de l'ouest. Si par un coup d'Etat médical, l'on écartait le chef du Cndd du pouvoir, quel avenir pour le pays ? Les paris sont ouverts. La junte est composée de diverses forces, toutes aussi puissantes les unes que les autres.

Il y a d'abord le général Sékouba Konaté, ancien commandant du Bataillon autonome des troupes aéroportées (Bata). C'est le chef des bérets rouge. Ses para-commandos lui donnent un poids certain au sein de la junte. Ils comptent sur eux pour s'imposer.

Il y a également le lieutenant Aboubakar Sidiki Diakité dit Toumba. Aujourd'hui, tout le monde a vu le poids militaire incontestable qu'il représente. Avec ses hommes du Bataillon autonome de la sécurité présidentielle (Basp), unité d'élite de l'armée guinéenne, il tient tête à tout le monde. Contrairement à ce qui se dit, il ne se cache pas. Il est retranché avec ses hommes dans la presqu'île de Kaloum, au camp Koundara ou dans l'île de Kassa. Ils sont lourdement armés et personne ne veut les affronter. Lui-même l'a déclaré à l'Agence France Presse, samedi : « «Je suis en lieu sûr. J'ai une bonne partie des hommes avec moi. Je suis en Guinée, libre de mes mouvements.» Lui aussi, désormais revendique ouvertement le pouvoir en Guinée. Selon Chérif Idriss, le ministre conseiller de Dadis: « Toumba avait annoncé au talkie walkie: “on a tué le président, le pouvoir est dans ma main, je suis le nouvel homme fort du pays”».

Trois factions armées prêtes à en découdre

Le troisième homme, c'est le capitaine Jean-Claude Pivi dit Coplan. C'est l'alter ego de Dadis. Pendant les années Conté, Dadis et lui ont plusieurs fois remué la troupe contre le pouvoir central. Il déclare ouvertement, à qui veut l'entendre, que le coup d'Etat de 2008 : c'est lui. C'est lui qui a tout pensé, tout planifié, tout organisé et mis son frère d'armes Dadis Camara en avant. Si Dadis n'est plus là, il estime que c'est son tour de gouverner un pays qu'il a contribué à mettre sous contrôle.

Ces trois forces - autant de factions hostiles - se regardent en chiens de faïence. Et l'on n'est pas loin de l'affrontement armé. Pour preuve que les membres du Cndd ne reconnaissent pas le général Sékouba Konaté comme leur chef, ces mots de Chérif Idriss : « le Conseil national pour la démocratie et le développement et le gouvernement assurent l'intérim, le ministre de la Défense est le coordinateur". Comprenez : le ministre de la Défense Sékouba Konaté n'assure pas l'intérim, il coordonne juste en attendant le retour du chef. Si le plan de la France en Guinée dérape et que ce pays s'embrase dans un conflit entre factions militaires, il y aurait automatiquement un glissement de ce conflit sur le terrain ethnique. Car, en Guinée, la poudrière ethnique, bien que contenue par les pouvoirs autoritaire successifs, est latente. Si la Guinée explose, ce sont quatre pays fragiles qui s'embraseront aussitôt: la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone et la Côte d'Ivoire. La recherche d'une influence nécessite-elle une si grande prise de risque pour la précaire équilibre sous-régional ouest-africain ? La question reste posée à la France.

source:
Touré Moussa (Nord Sud)

Ibrahima B Bah
Titre de la rédaction.

2 commentaires:

  1. Oui, c'est pas faux mais Dadis est belle et bien vivant. sauf que les français ne sont pas a la base de cette histoire

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  2. Dadis doit resté au Maroc ou ne plus revenir au pouvoir! sékouba est l'homme qu"il faut aux Guinéens. lui, il sait parlé et vous verrez qu'il va avoir des fanas pour lui. Mais il faut qu'il accepte les élections

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