Le capitaine Moussa Dadis Camara, qui a pris les rênes de la Guinée en noël


L'opposition civile s'est persuadée qu'il n'y aurait pas occasion plus propice pour reprendre la main dans le processus de transition. L'enjeu est simple : neutraliser Dadis et le remplacer par un militaire plus souple, plus accommodant, qui leur ferait la part belle en organisant une nouvelle transition, avec un Cndd reformaté pour être moins revêche. Pour cela, l'appui de la France s'avère nécessaire, voire vitale. C'est ainsi qu'avant-hier, samedi, au cours de la matinée, selon des sources bien informées, l'opposant Alpha Condé a été reçu en secret au Quai d'Orsay par le ministre Bernard Kouchner. Kouchner a demandé à l'opposant historique de tout mettre en œuvre pour créer une plateforme crédible de l'opposition guinéenne, qui pèche par son manque d'unité et de cohésion. Cette plateforme d'opposition servirait de tête de pont à la stratégie française de reprise en main du processus de transition en cours en Guinée. Les opposants auront pour rôle de conditionner l'armée et principalement le Cndd pour les convaincre que Moussa Dadis Camara est hors-course. Physiquement et politiquement. Et que la seule alternative, c'est que des « soldats patriotes » s'emparent du pouvoir pour évincer la junte ou, à tout le moins, des patriotes républicains au sein de la junte s'emparent des leviers de commande de l'Etat. La France de son côté s'engagerait, selon nos sources, à mettre une pression internationale maximale sur la junte et principalement sur Dadis et ses proches. Elle aurait promis à ses alliés de l'opposition, de mobiliser les pays de l'Union européenne ainsi que les Etats-Unis d'Amérique pour obtenir le départ définitif et irrévocable de Dadis de la tête de la Guinée en le maintenant dans son exil médical et positionner le général Sékouba Konaté, numéro trois de la junte, supposé plus proche des français, comme le nouvel homme fort du pays. L'objectif de tout cela est d'installer, enfin, à Conakry un régime qui, pour une fois, serait favorable à la France.

Le schéma dessiné à Paris a déjà commencé à se mettre en place. De bonnes sources, Alpha Condé a téléphoné aux autres opposants que sont François Lonseny Fall, Jean Marie Doré, Sidya Touré et Cellou Dallein Diallo pour les informer du soutien actif de Paris. Et leur demander de jouer leur partition. C'est pour cela que, hier sur les ondes de la chaîne de télé internationale francophone France 24, Cellou Dallein Diallo a lancé un appel fort « aux militaires patriotes ». Leur demandant clairement de tourner la page Dadis et de se doter de nouvelles autorités. Il s'agit clairement de rejeter la médiation de la Cedeao et de l'Union africaine, menée par Blaise Compaoré depuis octobre. Pour s'en remettre désormais au schéma français. Et c'est là que la boîte de pandore pourrait être ouverte. Moussa Dadis Camara n'a jamais été une bonne solution. Mais il semble que l'on veuille le remplacer par une solution pire. Malgré ses dérapages de débutant et ses frasques qui irritent la France, Dadis a un atout : l'armée


Il y a également le lieutenant Aboubakar Sidiki Diakité dit Toumba. Aujourd'hui, tout le monde a vu le poids militaire incontestable qu'il représente. Avec ses hommes du Bataillon autonome de la sécurité présidentielle (Basp), unité d'élite de l'armée guinéenne, il tient tête à tout le monde. Contrairement à ce qui se dit, il ne se cache pas. Il est retranché avec ses hommes dans la presqu'île de Kaloum, au camp Koundara ou dans l'île de Kassa. Ils sont lourdement armés et personne ne veut les affronter. Lui-même l'a déclaré à l'Agence France Presse, samedi : « «Je suis en lieu sûr. J'ai une bonne partie des hommes avec moi. Je suis en Guinée, libre de mes mouvements.» Lui aussi, désormais revendique ouvertement le pouvoir en Guinée. Selon Chérif Idriss, le ministre conseiller de Dadis: « Toumba avait annoncé au talkie walkie: “on a tué le président, le pouvoir est dans ma main, je suis le nouvel homme fort du pays”».
Trois factions armées prêtes à en découdre
Le troisième homme, c'est le capitaine Jean-Claude Pivi dit Coplan.

Ces trois forces - autant de factions hostiles - se regardent en chiens de faïence. Et l'on n'est pas loin de l'affrontement armé. Pour preuve que les membres du Cndd ne reconnaissent pas le général Sékouba Konaté comme leur chef, ces mots de Chérif Idriss : « le Conseil national pour la démocratie et le développement et le gouvernement assurent l'intérim, le ministre de la Défense est le coordinateur". Comprenez : le ministre de la Défense Sékouba Konaté n'assure pas l'intérim, il coordonne juste en attendant le retour du chef. Si le plan de la France en Guinée dérape et que ce pays s'embrase dans un conflit entre factions militaires, il y aurait automatiquement un glissement de ce conflit sur le terrain ethnique. Car, en Guinée, la poudrière ethnique, bien que contenue par les pouvoirs autoritaire successifs, est latente. Si la Guinée explose, ce sont quatre pays fragiles qui s'embraseront aussitôt: la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone et la Côte d'Ivoire. La recherche d'une influence nécessite-elle une si grande prise de risque pour la précaire équilibre sous-régional ouest-africain ? La question reste posée à la France.
source: Touré Moussa (Nord Sud)
Ibrahima B Bah
Titre de la rédaction.
Oui, c'est pas faux mais Dadis est belle et bien vivant. sauf que les français ne sont pas a la base de cette histoire
RépondreSupprimerDadis doit resté au Maroc ou ne plus revenir au pouvoir! sékouba est l'homme qu"il faut aux Guinéens. lui, il sait parlé et vous verrez qu'il va avoir des fanas pour lui. Mais il faut qu'il accepte les élections
RépondreSupprimer