Grand, enrobé et d’un calme olympien, le général Sékouba Konaté, dit « le Tigre », a toujours été un mystère. Si, en coulisses, on murmurait déjà quatre mois après l’installation de Dadis Camara à la tête du pays qu’il y avait des signes de discorde entre les deux hommes, c’est surtout à la suite de la tuerie du 28 septembre dernier que la distance est apparue.
Le 31 octobre, à la veille de la célébration de l’anniversaire de la création des Forces armées guinéennes, le ministre de la Défense a été le premier membre du CNDD à demander pardon aux victimes de la répression. Quelques jours plus tôt, le 7 octobre, il avait chargé le capitaine Claude Pivi, ministre de la Sécurité présidentielle, d’interpeller Aboubacar « Toumba » Diakité, reconnu comme étant l’instigateur des massacres du stade. Mais Dadis s’y était fermement opposé. Le malaise qui s’était déjà installé quand ce dernier avait commencé, en avril, à afficher son goût du pouvoir, s’est alors considérablement accru. Les visites du Tigre au camp Alpha-Yaya-Diallo, siège de la junte, se sont espacées. De même que ses apparitions au côté de son ancien camarade.
Autre signe révélateur : il ne figure pas parmi les représentants du pouvoir engagés dans les négociations de Ouagadougou.
Lors des événements du 3 décembre, Konaté se trouvait en voyage au Liban. En s’éloignant, il savait qu’il laissait le pays sous haute tension : une première tentative de coup d’État de Toumba avait déjà été déjouée quelques jours auparavant. Il savait aussi qu’en son absence le lieutenant récidiverait. Autant dire que l’attaque du 3 décembre n’a pas fini de livrer ses secrets.
Ibrahima Bah.
source: jeune Afrique
titre de la rédaction.
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